L'industrie du disque est en crise, voici un scoop qui date de près d'une décennie... Cependant, voir l'inertie et l'absence de réactivité des principaux acteurs du marché face à ce constat m'impressionne particulièrement. Dans toute autre industrie en crise, les rangs se resserent, les attitudes changent, les départements marketing et R&D sont en ébullition pour innover, proposer, tenter de nouvelles voies. En 2-3 ans l'industrie automobile par exemple s'est profondément transformée: les cartes ont été fortement redistribuées, et surtout, l'offre a beaucoup évolué pour tenir compte des réalités d'aujourd'hui (contexte de crise économique, impact écologique, etc.). L'industrie du disque ou -qui plus est- de la musique enregistrée a évidemment beaucoup moins d'inertie de fonctionnement en comparaison avec bien d'autres secteurs d'activité mais, de ma fenêtre en tout cas, elle n'a pas été en mesure de démontrer son agilité.
Facile de critiquer, plus difficile de proposer des solutions intelligentes... Certainement je ne dois rien y comprendre et mon esprit trivial m'empêche vraisemblablement d'appréhender les schémas complexes qui expliquent ce constat... Il n'empêche que je me suis permis d'imaginer ce que pourrait être l'offre musicale d'aujourd'hui; à commencer par une véritable proposition forfaitaire d'accès illimité à TOUTE la musique (license globale). L'abonnement standard proposerait l'accès (=streaming et/ou téléchargement) à des fichiers en qualité moyenne type MP3. J'admets ne pas résoudre la problématique complexe de la redistribution des revenus aux artistes et producteurs, mais du point de vue financier, le prix envisagé -bien que modique- de l'abonnement (voir derniers sondages http://www.musiqueinfo.com/news/bizness/les-internautes-prets-a-depenser-5-mois-pour-la-musique.html?email=contact@sequenza.fr&key=), devrait augmenter très sérieusement les revenus du marché de la musique. Sur un coin de table, je calcule les ordres de grandeur: 19 millions d'abonnés ADSL en France en 2010, un abonné sur 10 opte pour l'offre à 5€ (hypothèse basse, non?), on arrive à près de 120 millions d'Euros de CA par an, soit le quart (le quart!!) du marché du disque physique. No comment, d'autant qu'il ne s'agit pas (plus pour être précis), d'une offre substitutive au CD physique qui va continuer son petit bonhomme de chemin auprès des aficionados, à l'image du vinyle. J'imagine aussi l'émergence de nouvelles offres orientées 'haut de gamme' autour des formats haut débit (qualité égale ou supérieure au CD) proposant optionnellement un support visuel physique.
Si l'on me demande mon avis, je ne crois pas du tout à l'émergence d'un n-ième nouveau support audio substitutif au CD, Blue-Ray par exemple; l'avenir est dématérialisé (streaming ou support informatique local), sauf pour le livret qui garde toute sa valeur d'objet, selon moi toujours... Dans cette offre haut de gamme, je vous invite à regarder ce que font des marques de Hifi comme Linn (dont je suis très fan) en la matière. Intéressant sur le principe, la limte de leur approche est que leur système n'est pas ouvert. Les guéguerres VHS/Betamax sont donc encore d'actualité...
Voilà, c'était juste un message en passant qui ne prétend pas changer la face du monde de la musique; au moins j'aurais juste donné mon avis, même s'il est vraisemblable que je n'aie toujours rien compris...
Bien à vous!
Thomas
lundi 22 mars 2010
samedi 26 septembre 2009
Il était temps
de revenir coucher quelques mots ici. De loin, on pourrait croire qu'on s'est endormi alors que c'est tout l'inverse. Beaucoup de belle musique, des rencontres de qualité, et puis quelques nouveautés au studio, à commencer par la nouvelle cabine qui nous permet de disposer de 3 espaces de captation isolés (le grand plateau et donc 2 cabines), sans compter les panneaux acoustiques qui augmentent la combinatoire.
Côté outils, j'ai fait l'acquisition de ce qui pourrait gagner le prix du meilleur equaliseur numérique transparent, en toute modestie. Il s'agit du Red Eq, édité par une boite allemande de geeks (algorithmix) qui développe des outils très haut de gamme pour l'audio. Le Red permet de ne plus avoir à choisir entre la correction recherchée et la coloration habituelle d'un eq. En effet, un eq, qu'il soit numérique ou analogique, a tendance à dégrader le signal par des phénomènes de ripple et de rotations de phase. Au prix d'une forte charge processeur (mais on a ce qu'il faut, hé hé), le Red eq autorise de fortes corrections fréquentielles sans de tels artéfacts. Au mix, ça se traduit d'abord par un respect de la sensation d'espace (sur un couple d'orchestre ou Overheads de batterie), par la possibilité de sculpter le registre grave sans en faire de la gadoue, et de garder des medium-aigus ouverts, sans agressivité. Pas donné le plug, mais je ne peux pas revenir en arrière.
Dans la série des outils de geeks, j'ai aussi rajouté le convertisseur de fréquence Saracon de Weiss qui autorise tous les changements de fréquences (48k<->44.1k-<->96k) sans perte de qualité audible. Ceux qui ont été confrontés à ce problème savent à quel point on peut abimer un signal lors d'une SRC (Sample Rate Conv.).
Outre quelques micros supplémentaires, voilà pour les nouveautés techniques; la prochaine fois, je ferai un tour d'horizon des belles productions que nous avons eu au studio depuis un an, et sur lesquelles je n'ai pas pris le temps de m'exprimer. Je ne me félicite pas...
Bien à vous
Côté outils, j'ai fait l'acquisition de ce qui pourrait gagner le prix du meilleur equaliseur numérique transparent, en toute modestie. Il s'agit du Red Eq, édité par une boite allemande de geeks (algorithmix) qui développe des outils très haut de gamme pour l'audio. Le Red permet de ne plus avoir à choisir entre la correction recherchée et la coloration habituelle d'un eq. En effet, un eq, qu'il soit numérique ou analogique, a tendance à dégrader le signal par des phénomènes de ripple et de rotations de phase. Au prix d'une forte charge processeur (mais on a ce qu'il faut, hé hé), le Red eq autorise de fortes corrections fréquentielles sans de tels artéfacts. Au mix, ça se traduit d'abord par un respect de la sensation d'espace (sur un couple d'orchestre ou Overheads de batterie), par la possibilité de sculpter le registre grave sans en faire de la gadoue, et de garder des medium-aigus ouverts, sans agressivité. Pas donné le plug, mais je ne peux pas revenir en arrière.
Dans la série des outils de geeks, j'ai aussi rajouté le convertisseur de fréquence Saracon de Weiss qui autorise tous les changements de fréquences (48k<->44.1k-<->96k) sans perte de qualité audible. Ceux qui ont été confrontés à ce problème savent à quel point on peut abimer un signal lors d'une SRC (Sample Rate Conv.).
Outre quelques micros supplémentaires, voilà pour les nouveautés techniques; la prochaine fois, je ferai un tour d'horizon des belles productions que nous avons eu au studio depuis un an, et sur lesquelles je n'ai pas pris le temps de m'exprimer. Je ne me félicite pas...
Bien à vous
jeudi 20 novembre 2008
Esmilthan Episode 1

"Les pirates ont passé le ciel. Après avoir volé dans le néant ils se retrouvent à naviguer sur une rivière noire, droit vers les royaumes de cristal. Le lieu où ils naviguent ressemble à l'enfer d'Ereshkigal. Nabuchodonosor, comme dans la gravure de Blake, est à 4 pattes sur la rive dans le creux d'une caverne, tjs dans son état animal, vu que son humanité ne lui a jamais été rendue, punition d'un être noyé dans la raison, le matériel, un égo démoniaque et des millions de personnes tuées et déportées sous son règne. (...) Et les morts montrent encore du doigt Nabuchodonosor, possédé par le démon Pazoozoo s'immoler seul dans sa caverne."
Au départ, il s'agit d'une mythologie, un univers à la Tolkien où se jouent les passions humaines, un théâtre où s'affrontent toutes les créatures du monde. Viennent ensuite le son et l'ima

On sort résolument des sentiers battus, bien que l'influence d'AlphaWesen et Queen ne passe pas inaperçue. La démarche pour le marketing et la distribution est aussi très novatrice, et la meilleure nouvelle est que de nombreux épisodes sont déjà en préparation. Je serais étonné que ça ne fasse pas beaucoup de bruit.
mercredi 22 octobre 2008
R10 pour Sirba

dimanche 19 octobre 2008
Le Saxhorn selon David Maillot

En toute honnêteté j'avoue ne pas en avoir vu un d'aussi près jusqu'à ce jour. J'ai une excuse: c'est aussi la première fois depuis que le monde est monde qu'un saxhorniste soliste fut mis devant des micros (ça s'appelle une première mondiale), et je ne suis pas peu fier que ce fut les miens. Pour le profane, l'instrument ressemble à un euphonium ou un petit tuba. Pour les oreilles, ça sonne large et cuivré comme un tuba, mais noble et élégant comme un cor; enfin un cor qu'on aurait bien nourri car c'est dense et chaud, et les Neumann ont bien aimé!
Derrière l'instrument, il y a généralement un musicien, en l'occurence David Maillot, élève de Philippe Fritsch dans la classe de Saxhorn du CNSM. Un petit côté Georges Clooney (regarder la page 8 du livret), David est un virtuose qui ne se la joue pas; il apparaît serein en toute circonstances et arbore un flegme tout britannique. Son jeu est fluide, la difficulté technique de l'instrument ne semble pas exister. On parle pourtant d'un répertoire qui va chercher les extrêmes capacités de l'instrument; à ce titre, je vous invite à tester votre système d'écoute sur le contre-ré grave de la pièce de Gérard Devos, juste avant la cadence, ou sur la dynamique de l'Humoresque d'Alain Bernaud. J'ai de plus été impressionné par ses capacités à transcrire immédiatement dans son jeu les propositions artistiques que Jérémie Dufort (DA) et moi-même lui adressions.
Sur ce disque, la pianiste Géraldine Dutroncy a signé une très belle interprétation aux côté de David. Pour la plupart des pièces du disque, le piano place le décor et porte l'atmosphère des morceaux, et son rôle dépasse de très loin l'accompagnement traditonnel. Ecoutez par exemple la première des "Deux mouvements contrastés" de Gérard Devos. La tubacchanale de Roger Boutry fait aussi partie de mes pièces favorites.
A découvrir donc, chez Hybrid'Music.
vendredi 27 juin 2008
Très en retard...
... pour vous parler des nombreux et beaux projets qui sont passés ces 3 derniers mois au studio. J'espère que l'agenda me laissera revenir raconter toute cette musique dans les prochains jours!
Bien à vous
Bien à vous
lundi 26 mai 2008
'Entre les murs' primé à Cannes!

Décidemment nous choisissons bien nos clients! Après Paris de Klappish, voici 'Entre les murs' de Laurent Cantet ('Vers le sud', 'L'emploi du temps', ...) avec Vanessa Wagner au piano, qui n'est rien moins que primé à Cannes. En souvenir d'une soirée sympathique et détendue au studio avec Vanessa, Barbara et Laurent.
mercredi 7 mai 2008
Sirba Octet - Du Sthtetl à New York

Le résultat est à la hauteur: à la fois grâve et joyeux, intérieur et insouciant, ce disque supporte mal les étiquettes, si ce n'est celle d'une invitation à refaire le voyage des nombreux juifs qui ont dû quitter leur village d'Europe de l'Est pour fuir les pogroms et rejoindre l'Amérique.
Ce fut aussi pour moi l'occasion de lier une amitié sincère avec Richard Schmoucler qui est à l'origine du projet Sirba, avec Mitsou Carré à la Direction Artistique qui a mené avec compétence et délicatesse la captation du disque, Isabelle Georges évidemment (qui -elle- m'en veut encore parce qu'elle voulait faire des claquettes sur mon parquet! :)), et de passer de chouettes moments avec toute l'équipe des musiciens: Bernard Cazauran, Claude Giron, Laurence Allalah, David Gaillard, Christian Brière, Philippe Berrod, Laurent Boukobza, Iurie Morar, ainsi que les arrangeurs (Cyrille Lehn et Yann Olivo).
J'ai eu par la suite le plaisir de mixer et masteriser cet album qui est sorti il y a peu chez Naïve-Ambroisie. Difficile de le rater, il est en tête de gondole de vos disquaires habituels!
lundi 10 mars 2008
'Music for a While' de Sébastien Fournier

Nous avons rendez-vous début juin pour l'enregistrement.
vendredi 7 mars 2008
Macha & Michel - Sonates pour violoncelle et piano

Non moins charmant et élégant, Michel Strauss n'est pas en reste face à sa compagne sur ce disque, et dans la vie: formé dans les classes de Paul Tortelier, Maurice Gendron et Aldo Parisot, il est premier violoncelle solo du Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France et titulaire de la classe de violoncelle au CNSM de Paris. Il s'est aussi tourné vers le cinéma avec Jean-Luc Godard, et vers le théâtre musical à Avignon. Une étonnante dualité se dessine chez Michel: à la fois un aplomb et une assurance qu'il affiche d'un air bonhomme à la face du monde et qui l'autorise avec bonheur à prendre tous les risques dans l'interprétation, poussant jusqu'au dernier souffle les sons filés, ou à aborder les traits virtuoses dans tempo diabolique; et en même temps il exprime (en parole uniquement!) un doute constant sur son jeu, ou plus encore concernant la qualité du son de son instrument. Sur ce point, Michel se distingue par une matière sonore très aérienne, altière, presque flûtée, élargissant ainsi le vocabulaire sonore de l'instrument qui, depuis quelques années, semblait dominé par les sonorités denses et granuleuses.
A l'heure de ces quelques mots, nous finissons la post-production de ce disque qui, je l'espère sera disponible avant la fin de l'année.
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