lundi 10 mars 2008

'Music for a While' de Sébastien Fournier

Première ébauche d'un disque qui s'annonce magnifique, la session que nous venons de faire avec le contre-ténor Sébastien Fournier est très prometteuse. Le projet est ambitieux: il s'agit rien moins que d'aborder une partie peut-être moins connue du répertoire vocal de Purcell -on pense d'abord aux opéras 'King Arthur' et au 'Dido and Aeneas'- mais dont Alfred Deller nous a laissé une version mémorable (Music for a While avec William Christie, W.Kuijken et R.Skeaping, chez Harmonia Mundi). La démarche est intelligente: Sébastien souhaitait d'abord faire un galop d'essai au studio en conditions réelles avant de se lancer dans l'aventure; je me permets de croire que cette journée passée ensemble a démontré la valeur du projet.
Nous avons rendez-vous début juin pour l'enregistrement.

vendredi 7 mars 2008

Macha & Michel - Sonates pour violoncelle et piano

J'avais rencontré Macha Belooussova lors d'un précédent enregistrement au studio, précisément pour le disque d'Emmanuel de Fonscolombe (aïeul de St Exupéry) avec Mario Hacquard, Baryton et Anna-Maria Panzarella, Soprano. Macha présente un CV musical impressionnant dont -en passant- un Premier Prix du Tournoi International de Musique de Rome (1996), Premier Prix du Concours Européen de Piano Claude Kahn (1992), Grand Prix du Forum Musical de Normandie (1992)... Rajoutez au tableau qu'elle est très belle, brillante et réellement attentive aux autres, vous comprendrez que j'ai plaisir à parler d'elle et de sa musique.
Non moins charmant et élégant, Michel Strauss n'est pas en reste face à sa compagne sur ce disque, et dans la vie: formé dans les classes de Paul Tortelier, Maurice Gendron et Aldo Parisot, il est premier violoncelle solo du Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France et titulaire de la classe de violoncelle au CNSM de Paris. Il s'est aussi tourné vers le cinéma avec Jean-Luc Godard, et vers le théâtre musical à Avignon. Une étonnante dualité se dessine chez Michel: à la fois un aplomb et une assurance qu'il affiche d'un air bonhomme à la face du monde et qui l'autorise avec bonheur à prendre tous les risques dans l'interprétation, poussant jusqu'au dernier souffle les sons filés, ou à aborder les traits virtuoses dans tempo diabolique; et en même temps il exprime (en parole uniquement!) un doute constant sur son jeu, ou plus encore concernant la qualité du son de son instrument. Sur ce point, Michel se distingue par une matière sonore très aérienne, altière, presque flûtée, élargissant ainsi le vocabulaire sonore de l'instrument qui, depuis quelques années, semblait dominé par les sonorités denses et granuleuses.

A l'heure de ces quelques mots, nous finissons la post-production de ce disque qui, je l'espère sera disponible avant la fin de l'année.