lundi 15 novembre 2010

Une gazelle pas que pour les enfants


Composition : Olivier Calmel
Texte : Florence Prieur
Narrateur: Julie Martigny
Quintet ArteCombo

En Construction...

vendredi 12 novembre 2010

Tigran Solo


Déjà coutumier des lieux (dernier album de Dhafer Youssef), il était tombé amoureux du piano et est donc revenu pour son album solo. Cinq jours sereins au studio avec Nate Wood -batteur et son ingé son pour l'album, son oncle et Damien de Clerck d'Universal. Je propose quelques beaux micros à Nate et nous tombons d'accord sur une paire de Neumann M149 qui suffiront à restituer la personnalité du Fazioli dont on a retiré le couvercle pour l'occasion. Nate les place très près des cordes, une recherche d'intimité..
Pas de prise de tête ni de cérémonie chez Tigran, ce petit bonhomme dégage de bonnes ondes: il est généreux et souriant dans la vie comme dans sa musique. Il allie une technique époustouflante avec un groove solide et efficace; une qualité de toucher classique (articulation, émission) et des propositions musicales sans esbrouffe ni artifices. Les mélodies sont simples et évidentes et n'arborent aucune prétention. C'est une musique immédiate et qui touche sans se cacher derrière un travail d'harmonisation ostentatoire. On pense à Satie dans 'Rain Shadow' qui ouvre l'album; je vous invite aussi à écouter 'A fable', le titre eponyme et 'Carnaval' l'ovni électronique de l'album...
Tigran est soutenu par la fondation BNP-Paribas ce qui a permis d'organiser le lancement du disque dans leurs impressionnants locaux parisiens. Ce n'était pas gagné de réchauffer ces murs austères, mais au bout de deux morceaux les banquiers (bien reconnaissables dans l'assistance) ont commencé à taper du pied, ça doit vouloir dire quelque chose, non??
Le disque sort prochainement chez Verve. Mention particulière et sincère à Damien, un DA qui travaille avec ses tripes et qui aime vraiment la musique qu'il sert. C'est pas toujours le cas..

mercredi 3 novembre 2010

Les jouets

C'est pas encore Noël, mais je me fais quelques cadeaux. Très bien sauf qu'entre un voyage de 3 mois autour du monde et une console anglaise des années 80, que pensez-vous que votre serviteur a choisi? Sans commentaires svp, on appelle ça la passion, et j'imagine que si vous lisez ces lignes c'est que vous pouvez comprendre...
Alors quoi? Et bien oui, elle est bien arrivée du bon côté de la Manche avec ses petites lampes et ses grosses alimentations. Elle s'appelle CADAC Type A et elle travaillait précédemment dans le studio d'un passionné de belles machines (U'r da man Gwyn!). Ces consoles sont moins connues dans le monde du son que des marques comme NEVE, API ou SSL; mais ceux qui les ont approchées savent... Je ne suis pas bon en pub (y'a qu'à voir le look de mes newsletters!), donc j'invite ceux que ça intéresse à google-iser la CADAC pour voir.
Pour vous la faire simple, c'est le parfait compromis (à mon goût évidemment) entre les consoles respectueuses des timbres et de l'air, et celles qui colorent et réchauffent le son à travers de bons gros circuits analogiques. Je me sers du sidecar en enregistrement comme rack de preamplis micros, et de la console principale en mixage. A l'écoute c'est vivant, ça gomme les aspérités et 'fusionne' les instruments, c'est dense, aérien ou gras quand on lui demande. En même temps, y'avait intérêt parce que je serais bien parti en voyage quand même...

A bientôt, pour parler musique la prochaine fois!

Thomas

lundi 14 juin 2010

Pikimup


Dans un style complètement différent des productions habituelles du studio, j'ai plaisir à annoncer les débuts prometteurs d'une collaboration fructueuse avec le label d'électro minimaliste pikimup (http://www.pikimup.com/), sous la baguette électronique de Vix Mergot.
Nous avons défini un protocole de fonctionnement vraiment efficace: Vix arrive au studio avec les pistes séparées des principaux ingrédients du mix (stems), ce qui me permet de les retravailler individuellement, voire de faire des propositions pour enrichir la composition; mon intervention va jusqu'au mastering. C'est du lourd: on pousse fort les machines, je fais quelques EQ violentes dans le grave, les compresseurs s'agitent dans tous les sens, on active quelques distos bien choisies. Les Komri (mes enceintes de monitoring) sont bien sollicitées, ça commence à ventiler devant les boomers et les amplis continuent à dégager une douce chaleur une heure après le départ de Vix...
Quitte à en étonner quelques-uns qui ne connaissent que ma casquette classique et jazz, moi j'aime! Il y a un côté hypnotique, proche de la trance dans cette musique. Dans ma vie précédente, lorsque j'étais à Londres, je guettais la sortie des releases de la série Trancemasters, et sortais dans les club confidentiels de la scène électro anglaise. Comme quoi...
A découvrir donc, lors d'un prochain set live (voir l'agenda sur leur site).
Bonne journée!
Ps: si quelqu'un pouvait faire qq chose pour le soleil...

vendredi 4 juin 2010

Le temps

Je cours après, il gagne toujours. Malgré la crise, nous avons la chance d'accueillir toujours autant de beaux et nombreux projets, et l'aventure continue...

Dans le désordre chronologique, tout d'abord un magnifique projet sur la musique des Beatles avec le Travelling Quartet emmené par Anne Gravoin et Mathilde Sternat: 6 arrangeurs pour revisiter les plus belles chansons pour le quatuor à cordes (Anne Gravoin violon 1, Richard Schmouckler violon 2, Mathilde Sternat Violoncelle, Vincent Pasquier contrebasse). Ca sonne large, ça pulse, un très beau disque en perspective, et une TV à la clé, pardon du peu.. Je ne les présente plus individuellement, ils ont donc acquis leurs lettres de noblesse; et puis maintenant ce sont des amis, donc je ne serais plus crédible à vanter leur valeur...

Il y a eu aussi une très belle interprétation du Stabat Mater de Vivaldi, du Salve Regina de Pergolese et d'autres belles pièces baroques dans ce prochain disque du Barok Ensemble (violon solo David Braccini) avec Sébastien Fournier (déjà présenté sur ces ondes!), contre-ténor. Et toujours à l'initiative de Yann Harleaux chez Euromusic, sera bientôt disponible le prochain disque de Bertrand Cervera: le violon nomade, voyage de Bach à Piazzolla avec des pièces à configuration variable. Je sais, ce qui intéresse les gens c'est quand on dit du mal, on casse du sucre et les assiettes et tout ça, mais j'ai droit de dire que j'ai adoré travailler avec ces deux équipes (Charles Limouse, David Braccini, Bertrand Cervera, et tous les musiciens évidemment).

Je continue le voyage musical dans une prochaine émission.

D'ici là, portez-vous bien!



Thomas

lundi 22 mars 2010

J'avoue ne pas comprendre

L'industrie du disque est en crise, voici un scoop qui date de près d'une décennie... Cependant, voir l'inertie et l'absence de réactivité des principaux acteurs du marché face à ce constat m'impressionne particulièrement. Dans toute autre industrie en crise, les rangs se resserent, les attitudes changent, les départements marketing et R&D sont en ébullition pour innover, proposer, tenter de nouvelles voies. En 2-3 ans l'industrie automobile par exemple s'est profondément transformée: les cartes ont été fortement redistribuées, et surtout, l'offre a beaucoup évolué pour tenir compte des réalités d'aujourd'hui (contexte de crise économique, impact écologique, etc.). L'industrie du disque ou -qui plus est- de la musique enregistrée a évidemment beaucoup moins d'inertie de fonctionnement en comparaison avec bien d'autres secteurs d'activité mais, de ma fenêtre en tout cas, elle n'a pas été en mesure de démontrer son agilité.


Facile de critiquer, plus difficile de proposer des solutions intelligentes... Certainement je ne dois rien y comprendre et mon esprit trivial m'empêche vraisemblablement d'appréhender les schémas complexes qui expliquent ce constat... Il n'empêche que je me suis permis d'imaginer ce que pourrait être l'offre musicale d'aujourd'hui; à commencer par une véritable proposition forfaitaire d'accès illimité à TOUTE la musique (license globale). L'abonnement standard proposerait l'accès (=streaming et/ou téléchargement) à des fichiers en qualité moyenne type MP3. J'admets ne pas résoudre la problématique complexe de la redistribution des revenus aux artistes et producteurs, mais du point de vue financier, le prix envisagé -bien que modique- de l'abonnement (voir derniers sondages http://www.musiqueinfo.com/news/bizness/les-internautes-prets-a-depenser-5-mois-pour-la-musique.html?email=contact@sequenza.fr&key=), devrait augmenter très sérieusement les revenus du marché de la musique. Sur un coin de table, je calcule les ordres de grandeur: 19 millions d'abonnés ADSL en France en 2010, un abonné sur 10 opte pour l'offre à 5€ (hypothèse basse, non?), on arrive à près de 120 millions d'Euros de CA par an, soit le quart (le quart!!) du marché du disque physique. No comment, d'autant qu'il ne s'agit pas (plus pour être précis), d'une offre substitutive au CD physique qui va continuer son petit bonhomme de chemin auprès des aficionados, à l'image du vinyle. J'imagine aussi l'émergence de nouvelles offres orientées 'haut de gamme' autour des formats haut débit (qualité égale ou supérieure au CD) proposant optionnellement un support visuel physique.

Si l'on me demande mon avis, je ne crois pas du tout à l'émergence d'un n-ième nouveau support audio substitutif au CD, Blue-Ray par exemple; l'avenir est dématérialisé (streaming ou support informatique local), sauf pour le livret qui garde toute sa valeur d'objet, selon moi toujours... Dans cette offre haut de gamme, je vous invite à regarder ce que font des marques de Hifi comme Linn (dont je suis très fan) en la matière. Intéressant sur le principe, la limte de leur approche est que leur système n'est pas ouvert. Les guéguerres VHS/Betamax sont donc encore d'actualité...

Voilà, c'était juste un message en passant qui ne prétend pas changer la face du monde de la musique; au moins j'aurais juste donné mon avis, même s'il est vraisemblable que je n'aie toujours rien compris...

Bien à vous!
Thomas

samedi 26 septembre 2009

Il était temps

de revenir coucher quelques mots ici. De loin, on pourrait croire qu'on s'est endormi alors que c'est tout l'inverse. Beaucoup de belle musique, des rencontres de qualité, et puis quelques nouveautés au studio, à commencer par la nouvelle cabine qui nous permet de disposer de 3 espaces de captation isolés (le grand plateau et donc 2 cabines), sans compter les panneaux acoustiques qui augmentent la combinatoire.
Côté outils, j'ai fait l'acquisition de ce qui pourrait gagner le prix du meilleur equaliseur numérique transparent, en toute modestie. Il s'agit du Red Eq, édité par une boite allemande de geeks (algorithmix) qui développe des outils très haut de gamme pour l'audio. Le Red permet de ne plus avoir à choisir entre la correction recherchée et la coloration habituelle d'un eq. En effet, un eq, qu'il soit numérique ou analogique, a tendance à dégrader le signal par des phénomènes de ripple et de rotations de phase. Au prix d'une forte charge processeur (mais on a ce qu'il faut, hé hé), le Red eq autorise de fortes corrections fréquentielles sans de tels artéfacts. Au mix, ça se traduit d'abord par un respect de la sensation d'espace (sur un couple d'orchestre ou Overheads de batterie), par la possibilité de sculpter le registre grave sans en faire de la gadoue, et de garder des medium-aigus ouverts, sans agressivité. Pas donné le plug, mais je ne peux pas revenir en arrière.

Dans la série des outils de geeks, j'ai aussi rajouté le convertisseur de fréquence Saracon de Weiss qui autorise tous les changements de fréquences (48k<->44.1k-<->96k) sans perte de qualité audible. Ceux qui ont été confrontés à ce problème savent à quel point on peut abimer un signal lors d'une SRC (Sample Rate Conv.).

Outre quelques micros supplémentaires, voilà pour les nouveautés techniques; la prochaine fois, je ferai un tour d'horizon des belles productions que nous avons eu au studio depuis un an, et sur lesquelles je n'ai pas pris le temps de m'exprimer. Je ne me félicite pas...

Bien à vous

jeudi 20 novembre 2008

Esmilthan Episode 1


"Les pirates ont passé le ciel. Après avoir volé dans le néant ils se retrouvent à naviguer sur une rivière noire, droit vers les royaumes de cristal. Le lieu où ils naviguent ressemble à l'enfer d'Ereshkigal. Nabuchodonosor, comme dans la gravure de Blake, est à 4 pattes sur la rive dans le creux d'une caverne, tjs dans son état animal, vu que son humanité ne lui a jamais été rendue, punition d'un être noyé dans la raison, le matériel, un égo démoniaque et des millions de personnes tuées et déportées sous son règne. (...) Et les morts montrent encore du doigt Nabuchodonosor, possédé par le démon Pazoozoo s'immoler seul dans sa caverne."

Au départ, il s'agit d'une mythologie, un univers à la Tolkien où se jouent les passions humaines, un théâtre où s'affrontent toutes les créatures du monde. Viennent ensuite le son et l'image, pour en faire un spectacle total. Esmilthan est le nom du groupe, emmené par Christophe Soret que j'ai déjà présenté dans ce blog. Sauf que ce qui était à l'époque à l'état de projet est à ce jour devenu réalité: la musique est enregistrée et mixée par votre serviteur, et masterisée chez Raphaël qui, suite à la fermeture de la belle maison Dyam, a remonté sa propre structure de mastering. Le site web est à présent en ligne avec l'intégralité de l'album écoutable en streaming. L'univers graphique, très léché, laisse présager de la qualité du livre qui sortira en décembre en édition limitée, le CD y sera joint. Je suis fan, vraiment; la musique est dense, puissante, un opéra électronique auquel se serait invité un groupe de rock avec des gonades.
On sort résolument des sentiers battus, bien que l'influence d'AlphaWesen et Queen ne passe pas inaperçue. La démarche pour le marketing et la distribution est aussi très novatrice, et la meilleure nouvelle est que de nombreux épisodes sont déjà en préparation. Je serais étonné que ça ne fasse pas beaucoup de bruit.

mercredi 22 octobre 2008

R10 pour Sirba

A l'heure où j'écris ces mots, je viens d'apprendre que le disque du Sirba Octet vient de recevoir la récompense R10 de Classica, ainsi que la meilleure note technique. Encore plus de raisons d'aller les voir en concert à l'Européen jusqu'au mardi 4 novembre!

dimanche 19 octobre 2008

Le Saxhorn selon David Maillot


En toute honnêteté j'avoue ne pas en avoir vu un d'aussi près jusqu'à ce jour. J'ai une excuse: c'est aussi la première fois depuis que le monde est monde qu'un saxhorniste soliste fut mis devant des micros (ça s'appelle une première mondiale), et je ne suis pas peu fier que ce fut les miens. Pour le profane, l'instrument ressemble à un euphonium ou un petit tuba. Pour les oreilles, ça sonne large et cuivré comme un tuba, mais noble et élégant comme un cor; enfin un cor qu'on aurait bien nourri car c'est dense et chaud, et les Neumann ont bien aimé!

Derrière l'instrument, il y a généralement un musicien, en l'occurence David Maillot, élève de Philippe Fritsch dans la classe de Saxhorn du CNSM. Un petit côté Georges Clooney (regarder la page 8 du livret), David est un virtuose qui ne se la joue pas; il apparaît serein en toute circonstances et arbore un flegme tout britannique. Son jeu est fluide, la difficulté technique de l'instrument ne semble pas exister. On parle pourtant d'un répertoire qui va chercher les extrêmes capacités de l'instrument; à ce titre, je vous invite à tester votre système d'écoute sur le contre-ré grave de la pièce de Gérard Devos, juste avant la cadence, ou sur la dynamique de l'Humoresque d'Alain Bernaud. J'ai de plus été impressionné par ses capacités à transcrire immédiatement dans son jeu les propositions artistiques que Jérémie Dufort (DA) et moi-même lui adressions.
Sur ce disque, la pianiste Géraldine Dutroncy a signé une très belle interprétation aux côté de David. Pour la plupart des pièces du disque, le piano place le décor et porte l'atmosphère des morceaux, et son rôle dépasse de très loin l'accompagnement traditonnel. Ecoutez par exemple la première des "Deux mouvements contrastés" de Gérard Devos. La tubacchanale de Roger Boutry fait aussi partie de mes pièces favorites.
A découvrir donc, chez Hybrid'Music.